« Avant l’arrivée du PADFA à Pitoa, j’avoue que je ne m’intéressais pas trop à faire l’agriculture. Tout a changé depuis lors. En voyant ce que les membres de la coopérative réussissaient à faire et à obtenir, avec les appuis du Projet, je n’ai pas longtemps hésité et je me suis lancée dans l’oignon comme eux. J’ai commencé doucement, mais avec le temps j’ai pu non seulement augmenter progressivement ma production, mais les formations m’ont même permis de mener d’autres activités agricoles, en cultivant aussi le riz, le maïs et le miel, puisque le PADFA II a beaucoup encouragé la diversification lors des formations. Pendant ces sessions, les gens venant de partout et cultivant autre chose que l’oignon, j’ai décidé d’essayer aussi ».
« Cependant, l’oignon étant la principale spéculation de Riskou Djarne, le PADFA II nous y a beaucoup aidé en apportant des subventions, alors que nous n’avions pas les moyens pour cultiver correctement. Aujourd’hui le PADFA nous a amenés à cultiver dans de meilleures conditions et de faire de bien meilleures récoltes. Si on compare à notre situation antérieure, le changement est vraiment considérable »
« Je ne peux pas oublier de mentionner la construction de notre magasin par le Projet, même s’il est malheureusement devenu trop petit pour stocker toute notre production, parce que nos rendements son très devenus élevés par rapport aux débuts. »
« Concernant ma vie, personnellement le PADFA II m’a beaucoup aidée. Je ne dis pas seulement que je suis devenue un peu riche, mais le Projet m’a changée en m’ éduquant dans plusieurs domaines : le genre, le leadership, et la comptabilité.
Pour le genre, auparavant avant, je croyais que je pouvais faire quelque chose toute seule en tant que femme isolée. Mais avec le PADFA II j’ai vu qu’il faut l’union, non seulement entre femmes pour faire poids, mais aussi avec les hommes, afin de multiplier notre force par 2 pour aller de l’avant.
S’agissant de la comptabilité. C’est aussi important : j’ai appris à élaborer un compte d’exploitation pour mon activité agricole, et un budget pour la maison, même quand il n’ y avait pas encore l’argent disponible. Avant ça, je bricolais comme je pouvais. Le changement a été énorme.
Il y a aussi la nutrition. C’est avec le PADFA II que j’ai appris qu’il faut manger les légumes pour avoir la force. Il nous a même donné l’idée d’ un jardin collectif qu’ils ont subventionné. C’est déjà en place, pour nous permettre de produire pour nous-mêmes des produits maraîchers, puisque nous souffrons trop pour avoir ça, surtout en saison sèche. De plus, j’ai même été formée à l’art culinaire, en particulier à la préparation et à la consommation des champignons. On ne connaissait pas cela ici à Pitoa, et moi je n’en avais jamais mangé avant. Aujourd’hui, c’est dans mon menu. L’autre jour ma fille m’a félicité : ‘C’est maman, c’est elle-même qui a fait ça’. Je lui ai expliqué seulement comment on m’a appris. Elle aussi prépare déjà les champignons, et nous en mangeons avec délectation. »
« Du point de vue financier, je n’ai certes pas encore fait de grosses réalisations comme construire une maison. Quand je produis, je stocke, je vends et j’épargne. L’argent que je gagne ainsi m’aide beaucoup avec les charges de scolarité de mes enfants, qui augmentent à mesure qu’ils grandissent. Ils sont dans les établissements privés, que je préfère même s’ils sont plus ccher. Cet apport est donc inestimable »
« Je ne sais même comment j’aurais pu m’en sortir sans le PADFA II, qui a par conséquent changé ma vie. Je ne cesserai jamais de le remercier. Et je continuerai sur cette lancée même si le Projet finit»
