« Quand le PADFA II est arrivé à Moutouroua, je n’hésite pas à affirmer que comme producteurs d’oignon nous n’étions rien du tout. La plupart des membres de la coopérative ne cultivaient que sur un quart, c’est-à-dire un huitième d’hectare, faute de moyens, et j’ose dire, de réelle expertise technique. Mais le Projet est venu  changer cette façon de travailler avec ses appuis  en formations,  infrastructures, matériels et intrants. Les gens ont alors pu passer pour beaucoup le Projet  à 2 quarts, et même à 1 hectare et plus pour certains. »

« La conséquence que j’ai notée est que, de manière générale avec ce boost inédit dans la production notre vie s’est améliorée : nos enfants sont normalement scolarisés, les familles sont plus stables parce que les femmes ne  partent plus des foyers par  manque de moyens pour leur entretien, comme souvent auparavant. Cene sont pas des petites choses, dans l’environnement difficile de chez nous. »

« Parlant même des femmes, leur condition a elle aussi changé. Le PADFA II les a formées à mener des activités inconnues chez nous auparavant, en l’occurrence les cultures maraîchères. Jusque-là,  elles attendaient les marchands de légumes des  marchés périodiques venus d’aussi loin que Maroua  pour s’approvisionner  Désormais elles les produisent elles-mêmes, et savent les sécher et les conserver pour les vendre. En plus de diversifier l’alimentation des familles et d’apporter un plus nutritionnel appréciable,  elles ont maintenant  des ressources propres en plus. »

« Cependant, personnellement j’estime que l’innovation du PADFA II qui nous a le plus impactés ce sont les intrants. Avant, il était très difficile d’en trouver pour nous ici à Moutouroua. Aujourd’hui nous en avons un stock au magasin en permanence : engrais, pesticides, semences, tout est à la disposition des coopérateurs. Il y a également eu le motoculteur, que chaque membre a le loisir d’emprunter pour son champ, contre une petite contribution, alors qu’auparavant on était obligés de louer des bœufs pour le labour, ce qui revenait très cher. Je n’oublie pas le magasin : avant on gardait nos oignons tant bien que mal, juste pour les brader en cas de problème à résoudre. Maintenant c’est fini : aujourd’hui notre récolte est en sécurité, et je peux planifier la vente suivant les cours du marché. »

« Comme réalisations personnelles, auparavant je n’avais jamais imaginé avoir comme aujourd’hui 50 sacs d’oignon en stock sur les 100 que j’ai produits la dernière saison . Avec cette réserve je peux dire que tous mes problèmes sont résolus. Je ne prends qu’un petit exemple : tous mes enfants fréquentent  l’ établissement scolaire le plus prestigieux de la région, à savoir le Collège Jacques de Bernon de Maroua, la référence absolue dans l’Extrême-Nord. C’est tout dire sur celui que je suis devenu grâce au PADFA II ».

 « Ici à Moutouroua, on me considère aujourd’hui comme un ‘grand type’, une personne riche. Et quelque part on a bien raison ».

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