Les pertes post-récoltes sont une véritable hantise pour les producteurs d’oignon, à cause de la fragilité des bulbes et leur propension à pourrir rapidement. Pour les limiter dans les coopératives qu’il accompagne, le PADFA II leur a construit des magasins de stockage modernes, en y installant des étagères en bambou. Une innovation très bien appréciée par exemple par Sadou Ousmanou, de la coopérative Riskou Tignere de Pitoa (Nord) : « Auparavant, nous stockions nos oignons à même le sol. Mais, même en les remuant de temps en temps pour aérer les tas, le taux de pourriture était vraiment trop important ».

La coopérative a commencé par adopter des claies et étagères en bois, qui faisaient déjà un peu la différence : « Les claies en bois étaient bien, parce que avec elles les oignons étaient bien étalés. Mais on a constaté que sur les planches, quand après un temps l’oignon commence à pourrir, il macère au lieu de suinter : il contamine alors les bulbes voisines. Il nous fallait une meilleure solution ».

Une solution venue du PADFA II, en partenariat avec INBAR (International Bamboo and Rattan), qui promeut l’usage du bambou, saluée à sa juste mesure par Ousmanou Sadou : « Les claies en bambou sont nettement mieux que le bois. Leur avantage est que quand les bulbes commencent à se gâter, ils n’infectent pas les autres puisque l’air passe du bas vers le haut. On peut dire que Les bulbes « respirent », sans prendre beaucoup de chaleur ».

Ousmanou y va alors avec les chiffres : « Les claies en bambou supportent beaucoup de bulbes, mais nous avons surtout moins de pertes. Quand on les gardait sur les planches on perdait environ 40% de la récolte. Maintenant avec le bambou on a trouvé que les pertes étaient même à moins de 15%, pour un stockage de 5 à 6 mois dans notre magasin ».

Avec un large sourire satisfait, le producteur d’oignon fait son bilan : « Cela veut dire que grâce au PADFA II, nous avons presque triplé l’argent que nous gagnons, puisque nous vendons pratiquement 3 fois plus qu’auparavant. Je ne me vante pas que nous sommes riches, mais franchement notre niveau de vie s’est nettement amélioré ici à Pitoa ».

À la fin, Sadou Ousmanou révèle que l’heureuse expérience des claies en bambou n’est pas près de s’arrêter, non seulement dans sa coopérative Riskou Tignere, mais également chez d’autres producteurs d’oignon de la région : « À travers INBAR le PADFA II nous a entraînés à fabriquer nous-mêmes les claies et les étagères. Mais encore, il nous a formés à la production du bambou, et nous avons déjà notre pépinière qui monte. Nous sommes en haut ! »

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires