Ce 6 octobre 2022 n’est pas un jour ordinaire pour la coopérative des producteurs de riz Kaikara
(«S’entraider », dans la langue locale, le toupouri). Nous sommes dans l’arrondissement de
Guidiguis, région de l’Extrême-Nord, en route pour Yagoua dans le Mayo-Danay . Ce matin-là, lors
d’une escale annoncée, l’équipe que dirige le Chef d’antenne PADFA II de Maroua a la surprise de se
voir attendue par une bonne trentaine de paysans dans la cour de la concession du vieux chef de
village.
Tout le monde est assis ou accroupi , dont beaucoup de femmes qui se murmurent à peine à l’oreille
quand le Chef d’antenne parle de l’objet de sa visite impromptue dans le village : il est de passage et
voudrait s’enquérir sur la marche de la coopérative.
La Présidente du groupe précise d’emblée qu’ils existent depuis une dizaine d’années déjà, mais ne
sont érigés en coopérative que depuis 3 ans. Qu’ils sont 57 membres à exploiter 50 ha de rizières. Sur
l’appui du PADFA II, Mme BAWANE Benjamine est intarissable : « Les choses se passent très bien
depuis que le PADFA II est là. Le Projet nous à aidés pour le diagnostic et la conception de notre plan
d’affaires, d’ailleurs en train d’être mis en œuvre. Il porte sur 17 millions, pour lesquels la coopérative
a déjà mobilisé sa quote-part. Mais nous sommes particulièrement satisfaits des appuis que nous
avons reçus en intrants et en semences » .
Sur le sujet des intrants er des semences justement, YINDA Jonas, un membre qui affirme travailler
sur 10 hectares, se plaint de ce que cet appui leur soit parvenu avec un certain retard. Ce à quoi une
dame renchérit : «C’est à cause de ce retard que nous n’avons pas pu semer à temps ; quand on s’y
est mis l’inondation est arrivée est a ‘gâté’ une partie de mon champ ».
En réponse, le Chef d’antenne leur promet que ce problème de délai de livraison sera pris en compte
désormais. Mais il insiste sur le sens de l’accompagnement du PADFA II à leur coopérative :
«D’autres appuis sont prévus pour Kaïkara certes, mais considérez-les comme un prêt à rembourser
avec le produit de votre récolte : l’objectif du Projet est que l’année prochaine vous soyez autonomes,
pour à terme ne pas dépendre indéfiniment du PADFA II ».
À la fin de cette séance de travail improvisée, YINDA Jonas se fait guide pour la visite de sa rizière,
située à quelques encablures du village. Une parcelle à perte de vue, magnifiquement levée. C’est en
plein champ que la présidente rappelle que le nombre de membres de la coopérative s’est accru, au
vu de ce qu’à déjà apporté le PADFA II au groupe. Avant d’émettre un vœu : « Nous attendons du
Projet qu’il nous aide chaque fois que nous sommes dans le besoin, comme il a déjà commencé. Par
exemple, il nous faut ebcir du petit équipement de travail, et même un tracteur. »
Au moment de se dire aurevoir, la coopérative Kaïkara réserve une agréable surprise à l’équipe de
passage : une grosse jarre de bil-bil, que tout monde se partage à la bonne franquette.
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