Dans le cadre de la réunion de Garoua du 27 janvier 2023 un des points l’ordre du jour a été pour les responsables de chaque coopérative de présenter un bilan de la saison 2022 chacun pour son groupe. Une auto-évaluation qui devait passer en revue, outre les appuis reçus (ou non) du PADFA II notamment en termes d’engrais et de pesticides, les superficies cultivées, les tonnages obtenus lors des récoltes et les difficultés rencontrées, avant d’envisager des perspectives pour 2023.
Il est ressorti de ces bilans, de manière générale, que dans la plupart des cas sauf exception remarquable, les rendements se sont avérés moyens sinon même carrément en-deçà de ce qui était attendu par les producteurs. La raison principalement évoquée : la grande inondation qui a affecté pratiquement toutes les coopératives, à tel point que non seulement une bonne partie des surfaces emblavées n’a rien produit, mais également la qualité des grains récoltés en a été négativement impactée dans certains champs. Il a aussi été question du retard de la saison pluvieuse en même temps que de la survenue précoce de la sécheresse.
Quelques témoignages :
AMADOU ELIE, VELÉ : «À Velé, avec les appuis reçus du PADFA II la récolte s’annonçait bien. Mais en milieu de campagne, l’inondation est arrivée et notre rendement en a pâti : finalement on a été à 70% de nos prévisions, à savoir 400 t de semence et 556 t de consommation. Pour 2023, s’il n’y a pas d’inondations nous tablons sur 1500 tonnes, tous riz confondus ».
MOUSSA BONOU, DOURBEYE : «À la Socooprorimou nous avons prévu de réaliser 100 ha ; mais à cause du retard de la pluie nous n’avons pu faire que 80 ha. Sur ces 80, on s’attendait à un rendement de 3,5 t/ha. Malheureusement on n’a pu avoir que 2,4 environ. Ceci à cause de l’arrêt précoce des pluies, survenue en septembre : un désastre pour nous. Pour 2023, ayant bien reçu du PADFA le « paquet minimum » semences certifiées, urée, engrais , herbicides, nous nous préparons. Nous avons entamé les travaux très tôt, en espérant éviter les désagréments de l’année dernière. »
OUMAROU ALHADJI AHMADOU, LAGDO : «On avait projeté de travailler sur 30 ha pour le riz pluvial ; mais en fin de compte on n’a fait que 26 : 14 pour le nerica L36 et 12 pour le TTA 300. Parmi les obstacles, il y a eu notamment le surplus d’eau qui a impacté le rendement du L36, par défaut d’étalage dans le champ. Résultat : la plupart des membres de la coopérative n’ont eu que 14 sacs par quart, certains mêmes 4 sacs seulement. Moi, sur mes propres 2 ha, j’ai eu un rendement de 16 sacs/ha, au lieu de 60 prévus. En 2023, nous allons travailler à temps, en espérant que cette fois-ci le PADFA va mettre les intrants à notre disposition sans retard ».
DOUBASSOU GABRIEL, YAGOUA : «Nous avons emblavé 100 ha, ainsi que prévu dans notre plan d’affaires. 10 ont été inondés. Sur les 90 ha restants, Dieu merci nous avons réussi un rendement de 4t/ha sur 50 ha, 3t/ha sur 20 ha et sur le reste des 20 2t/ha. Pour nous , la saison a été globalement satisfaisante, surtout quand on la compare aux 1,5 t/ha que nous avions avant le PADFA II, dont nous avons bien reçu à temps tous les intrants. Cette bonne performance a d’ailleurs eu un effet levier sur Le nombre d’adhérents à notre coopératives : de 108 avant, j’ai reçu près de 90 nouvelles demandes, que j’entends valider à la prochaine AG. Pour 2023 notre objectif est de produire sur 180 ha : nous sommes résolument optimistes »
APOUNA SAMUEL, VELÉ : «Nous avons mis en culture 40 ha, mais avec les inondations qui ont noyé tout dans le Mayo-Danay, en particulier notre arrondissement de Vêlé, nous n’avons finalement exploité que 27 seulement. En termes de production, nous pouvons l’estimer à 2,5t/ha. Pour 2023 nous espérons ne pas rencontrer les mêmes difficultés : c’est pourquoi nous comptons augmenter notre superficie à 45 ha, pour compenser le manque à gagner de la dernière campagne »
BAWANE BENJAMINE, KAÏKARA : «Cette année passée, la pluviométrie a vraiment été un problème pour nous. Elle nous a privés de 23 ha sur 50. Pas facile : à la récolte, 153 sacs seulement sur les 400 que nous attendions, même si nous continuons avec la réquisition qui n’est pas encore achevée. Pour 2023, on espère mieux : notre sol s’est déjà révélé très favorable au L36, que nous avons expérimenté chez nous pour la première fois grâce au PADFA II ».

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